La non-transmission du malgache à la jeune génération née en France n'est plus de l'ordre des "on dit", c'est une donnée réelle que démontre cette enquête sociolinguistique menée en juillet 2003 auprès d'une centaine de jeunes de différents profils. Dans cet ouvrage, l'auteur ne restitue pas seulement les divers éléments de cette recherche (contexte de l'enquête, choix du questionnaire comme outil d'investigation et étude des données collectées), elle essaie surtout de décrire et d'analyser les représentations linguistiques et les pratiques du malgache des jeunes de la "deuxième génération". Elle présente par ailleurs les spécificités de la langue malgache et brosse quelques portraits des Malgaches en France.
Héritiers du premier historien de Madagascar, Raombana (mort en 1855), les érudits malgaches de l'époque coloniale le sont de manière indéniable. Comme lui, ils ont été formés par les missionnaires anglo-saxons de la LMS (London Missionary Society), avant de participer à la construction intellectuelle de la communauté nationale, à travers un travail sur les spécificités de la culture malgache, dans toutes ses composantes, et du passé de l'ïle. Il s'agissait alors de répondre au défi de la colonisation. L'Académie malgache, fondée en 1902 par Gallieni, entendait contrebalancer l'influence anglaise et rallier progressivement les figures les plus éminentes de ce courant savant. De fait, les Malgaches investirent peu à peu l'institution au point d'en prendre les rennes avant l'indépendance. Cependant, c'est au sein de réseaux protestants et nationalistes actifs, que s'est développé l'essentiel de l'érudition malgache. Peu après la Seconde Guerre mondiale, émerge un savoir plus spécialisé qui annonce la professionnalisation des sciences humaines, effective à partir de la création de l'Université de Madagascar au début des années 1960. (résumé de la revue)
En partant du postulat que toute réflexivité est socialement déclenchée et que la conscience de soi naît de décalages entre les cadres de socialisation, l'auteur conclut que cette expérience semble s'imposer aux étrangers dès lors qu'ils s'engagent dans des situations non entièrement codées à l'intérieur d'une société d'accueil. Etant donné que la réalité de cette société est tant objective que subjective, l'acquisition d'un "je" pour le migrant serait égalemnt indissociable d'un travail d'interprétation des mondes objectifs vécus.; Pour analyser cette synthèse de soi, l'auteur étudie neuf récits de vie des étrangers installés depuis plusieurs années en France, des étrangers culturellement assez proches de la société française et géographiquement éloignés des dynamiques urbaines de stigmatisation, ceci pour montrer que la constitution du migrant en sujet réflexif peut aussi se faire sans que de profondes distances et discordances culturelles ne séparent objectivement société d'origine et société d'accueil.
Ce fut une immigration différente, non plus européenne, mais "Impériale". Des chiffres : 600 000 "mobilisés", dont la moitié de maghrébins, environ 300 000 "travailleurs libres" (Annamites, Malgaches, ...) ; et une légende à effacer, celle de la "chair à canon" : moins de 4 pour cent connurent les combats du front. Sous encadrement français, il y eut aussi bien de la vaillance enthousiaste ("pour la patrie") que de la résistance. Les travailleurs civils, on les employa surtout dans les usines d'armement (16 pour cent), et aussi un peu partout (agriculture,...). Le regard de l'autre : les regards furent réduits, teintés de paternalisme, d'un certain racisme ("tous des paresseux") du côté français, du reproche de la concurrence ouvrière ("briseur de grève", "jaune"), du fantasme sexuel. Du côté "indigène", ce furent surtout des lettrés, les évolués, qui opposèrent une attitude de rejet. Un bilan : une efficacité très inégale, des traces durables dans les mentalités des deux côtés. (Résumé de la revue)
Les migrants africains sont plus jeunes, plus qualifiés, comptent plus de femmes et de familles et demandent souvent la naturalisation française.
La migration internationale considérée du point de vue de l'émigration et des relations avec le pays d'origine se développe comme problématique en France à partir de 1974 avec les programmes de retour puis d'aide à la réinsertion ou sous l'angle du transfert de fonds que constitue l'apport de l'épargne des migrants dans leurs pays d'origine. Les projets d'aide au développement, portés par les immigrés en dehors des négociations de coopération internationale entre Etats, ne sont pas assez pris en compte alors qu'ils ont un impact à la fois économique et social et constituent des stratégies dynamiques qui font évoluer les sociétés d'origine.
A partir d'une enquête de terrain sur les Malgaches présents en France, l'auteur s'est efforcé de saisir l'articulation entre la communauté imaginée et la communauté réelle. La famille, unie par l'ancêtre commun, constitue la référence nostalgique à une organisation sociale solidaire et reste le modèle implicite dans la construction imaginaire de la communauté des Malgaches dans l'Hexagone. Les Malgaches protestants ont le sentiment d'appartenir à une culture particulière avec des normes propres. De plus, la croyance en une origine commune substantialise des attributs comme la langue, l'apparence physique et la pratique religieuse qui apparaissent alors comme des caractères spécifiques de ce groupe.
La contribution des troupes coloniales à la défense de la France au cours de la Première Guerre mondiale. Cette étude est consacrée à la présence de l'Armée coloniale composée de Malgaches, d'Indochinois et de populations des possessions françaises du Pacifique (excluant les Nords-Africains) dans les camps d'acclimatation et de transit de Fréjus et Saint-Raphaël (Alpes-Maritimes) entre l914-1919. L'auteur étudie le rôle des camps, l'organisation de la vie quotidienne, la fragilité physique des recrues et les décès, ainsi que l'incidence économique et sociale de la présence des soldats sur la commune.
Suivant la pensée de R. Bastide, l'auteur a pris en compte les cadres sociaux de l'acculturation dans l'analyse des ressources symboliques mises en oeuvre dans la constitution des différentes générations de migrants malgaches en France. En particulier, il met au jour comment les frontières ethniques sont produites et reproduites par les diverses générations au cours de leurs interactions sociales avec les membres de la société d'immigration, mais aussi en fonction de leur société d'origine. La mise en perspective historique de la construction identitaire des différentes générations arrivées dans les années 1950, 1960 et 1970 conduit à démentir l'image unilatérale de l'immigration des élites malgaches en révélant une autre facette du phénomène migratoire. L'ethnicité malgache contemporaine est ici présentée comme héritière de la classification sociale des Malgaches effectuée par les Français pendant la période coloniale et puis de celle opérée au moment de l'indépendance. Enfin, elle est liée à la manière dont la société française de nos jours considère la différence culturelle dans une période de crise économique qui ne permet pas à cette élite d'envisager le retour au pays d'origine.
Ce document présente les résultats de l'exploitation du recensement général de la population effectué à Mayotte en 1997. Il fournit des données sur la population étrangère vivant à Mayotte : répartition par principales nationalités, par sexe et catégories socio-professionnelles.
Etudes du comportement de l'enfant malgache à Paris. Sont abordées la transmission et la réception de la culture d'origine sous ses divers aspects : langue, fêtes et coutumes, relations parents-enfants. La structuration de la personnalité de l'enfant se fait d'abord au sein de la famille, à travers sa communauté. Par le biais de l'école, l'enfant évolue dans la culture française. Pourtant on ne peut pas dire qu'il y a superposition de deux cultures. Il y aurait plutôt un syncrétisme des deux cultures.
Recueil d'articles portant un témoignage sur la confrontation entre des espaces culturels différents.